LF reprend sur mon compte un
tableau IFOP indiquant que la proportion des Français approuvant ou
désapprouvant la « gestation pour autrui » s’est nettement renversée
en six ans : en 2008, 33 % des Français lui étaient opposés et 61 %
favorables ; en octobre 2014, les favorables ne sont plus que 43 % et les
opposants 56 %. Où s’aperçoit un fol espoir : que les Français se mettent
à réfléchir, et à ne pas se prononcer sous le seul chef des bons sentiments,
des réflexes libertaires ou égalitaires, de la croyance en ce faux progrès
qui a longtemps laissé penser aux imbéciles que tout ce qui était nouveau était
nécessairement supérieur à tout.
Le
plus touchant, parmi les témoignages de compréhension et d’amitié que je
reçois sur le pou-poutch de Marine Le Pen sur le SIEL et de ses carpettes en
mal d’investitures électorales, est le nombre inattendu d’approbations venues
de militants et même de dirigeants du Front National. Certes je n’ai pas de
haine pour l’immense majorité des électeurs et militants du FN – j’ai même pour
eux un certain respect et pourrais en dire autant pour bon nombre de ses
cadres ; je n’en regrette que davantage de les voir si mal dirigés, et de mesurer l’étendue du ravin
d’inculture, d’égocentrisme et d’autoritarisme niais dans lequel s’abîment tant
et tant de bonnes volontés, si souvent écrasées sous les chenilles du tracteur
Le Pen. Je parle de « tracteur à chenilles » parce que l’on me fait
aimablement remarquer que le mot bulldozer que j’ai utilisé à son sujet
doit être ainsi traduit en français – le piquant est que cette aimable
traduction vient de haut, le compère Louis Aliot qui s’est fendu avant-hier
d’un SMS presque aimable me signalant cette traduction… Il est vrai qu’il
me reproche aussi la succession de ce qu’il nomme mes trois autres trahisons,
celles de Pasqua, Villiers, Chevènement. Point crucial en effet, et pour moi
crucifiant : mais je ne crois pas avoir trahi Charles Pasqua,
qui s’est lui-même perdu dans une multitude d’affaires qui l’ont
neutralisé en un tournemain sans que je l’y enfonce le moins du monde, le
défendant au contraire longtemps ; quant à Philippe de Villiers, il s’est
abandonné lui-même, submergé sous les yeux de tous par une épouvantable affaire
de famille dans laquelle je ne suis entré en rien, mais d’où il n’est hélas
jamais sorti ; Chevènement s’est trahi tout seul en glissant des sommets de son
discours de Vincennes en septembre 2001 jusqu’aux plus obscurs calculs d’un
ralliement à Lionel Jospin, l’opération « Troisième homme » n’ayant
finalement pas d’autre dessein que de faire élire un vieux trotska dont il
espérait devenir le Premier ministre – les quelques personnalités de droite qui
l’ont soutenu, ce sont elles qui ont été bel et bien trahies… Je ne vois donc
pas ce que j’ai trahi, cher Louis, pas plus que je n’ai trahi Marine puisque
c’est elle qui, ne respectant pas le partenariat avec le SIEL, pas plus que sa
promesse de ne pas intervenir dans ses affaires et, c’est bien le pire,
l’esprit de rassemblement qu’elle affichait, a manqué à sa parole, à sa
signature, à l’élan populaire que je ne demandais pas mieux que créer avec
elle. D’ailleurs le SMS d’Aliot qui dit son regret de n’avoir
« pris » pour interlocuteur parmi les souverainistes l’obscur M. Fédou
ou Karim Ouchikh « pus tôt » (sic !), avec lesquels il aurait
été, ajoute-t-il, plus facile de s’entendre, confirme à merveille ce que je
dénonce, l’incapacité à travailler avec quiconque n’est pas un affidé. Ce verbe
prendre est d’ailleurs si éloquent que j’ai répondu à son SMS par
celui-ci : « mon cher vieux Louis je ne doute pas que, Fédou ou
Ouchikh, Marine Le Pen s’entendra toujours fort bien avec ses valets »…
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