Journal de Paul-Marie Coûteaux
"Une certaine Idée de la France et du monde"
La vertigineuse addition des délires du système des partis, de l'égotisme de notre bocal politique où se sont perdus, hélas, ceux qui ont tour à tour prétendu relever le drapeau, d'une longue suite de gouvernements nuls, de l'incurie de dirigeants qui n'ont de responsables que le nom et, par-dessus tout, de l'oubli par notre peuple de tout souci de lui-même, a créé autour de nous une situation certes douloureuse mais que la France a souvent connue : le chaos. Nous voici près de ce que Bainville appelait la "récurrente anarchie française", dont nous n'apercevons encore que les premiers prodromes. Ce n'est pas une raison pour croire que la France se meure. Qui connaît l'Histoire sait qu'elle en a vu d'autres, et que l'essentiel est toujours, et en dépit de tout, de faire vivre une idée de la France, et à travers elle une idée de la diversité et de la beauté du monde. Cette idée resurgira tôt ou tard : il suffit de la garder au coeur, de distinguer ce qui meurt et ce qui vit, de voir, de comprendre, de protéger la langue, et d'écrire. Voici la suite d'un journal que je tiens depuis 1992, dont j'ai déjà fait paraître des extraits dans un ouvrage, "Un petit séjour en France", ainsi que divers blogues-notes, "For intérieur" puis "Une certaine Idée"...
vendredi 28 février 2014
Un amour d'arrondissement
Objection communiquante
mercredi 26 février 2014
Les vérités incorrectes de l'Enchanteur
Quoi qu'il en soit, mon acceptation de mener une liste RBM-SIEL, donc, dans le VIe arrondissement, quartier littéraire s'il en est, tient en bonne part à la perspective d'y mener, justement, une campagne littéraire – du moins qui aborde les questions du jour sous l'aspect de l'essence, de l'identité, de l'esprit (postulant par exemple qu'il existe un « esprit » de Saint-Germain-des-Prés), par extension celui des mots, plus largement le souci de l'harmonie esthétique, finalement de considérations extra-politiques qui sont les seuls véritables remèdes, je crois, aux maux politiques. Exemple : c'est pour des raisons esthétiques que je ne supporte plus les enseignes en anglais, ou plutôt en américain, ni la substitution aux cafés parisiens des horribles Starbucks, ou l'installation des Roms en maintes rues du quartier, apories que je regarde comme des atteintes à une harmonie esthétique – une identité, cette confluence d'une histoire, d'une topographie, d'une atmosphère, d'un style, d'une manière d'être au monde, de se vêtir, de se saluer dans la rue, de s'installer au café pour y parler, y lire, y écrire, en somme une harmonie essentielle, dont l'esthétique est le signe infaillible. C'est en ce sens que je suis candidat pour des raisons littéraires – ou, esthétiques. Poursuivrai demain...
jeudi 20 février 2014
Hôtel de Ville : Service public ou services inutiles ?
Sur les reproches d'un jeune Américain à Paris, et sur une déclaration de guerre bon enfant de M. Erdogan
mercredi 19 février 2014
Nuages sur la campagne à Paris
Pourquoi être tout à coup si catégorique ? Et pourquoi, malgré nos instances répétées, les tracts de campagne qui nous sont proposés ne portent-ils que le nom du FN, derechef orné de la traditionnelle flamme. J'en viens ce soir à me demander à quoi rime pour moi cette campagne, si je dois semblablement me laisser enfermer...
mardi 18 février 2014
Sur le Rassemblement Bleu Marine, le constat et les causes de sa mise en panne, et les moyens de lui donner plus de consistance.
lundi 17 février 2014
Sur le bonheur de la campagne et l'urgence de décongestionner Paris ; sur deux phrases d'Albert Camus.
Ai découvert dans un Valeurs Actuelles du mois dernier un bel article de Robert Redeker sur Albert Camus – notamment ces deux phrases qui montrent combien le Prix Nobel, qui se disait de gauche comme on l'était au XXe siècle (pour être du coté du peuple, des opprimés et des pauvres gens – tout ce qui fait que l'on est aujourd'hui de droite) « rejetait en même temps l'armature intellectuelle de la gauche, le progressisme historique, et même l'évènement supposé réaliser ce progrès, la Révolution française ». Redeker relève cette phrase de L'Homme Révolté : « Les principes de 1789 préparent les deux nihilismes contemporains, celui de l'individu et celui de l'Etat ». Forte phrase : là où la civilisation française reposait sur un secret mais distant accord entre les individus et l'Etat, entre les Français et Paris, qui empêchait l'hypostasie d'aucun des deux pôles, encadrés par les Corps, les Corporations, mais aussi les provinces – le « Roi en ses Etats », la République a substitué un tête-à-tête qui a poussé l'un et l'autre dans l'excès de leurs logiques propres.
De Camus encore : « Je ne crois pas assez à la raison pour souscrire au progrès », qui n'est pas d'un homme de gauche, ni même d'un Moderne (c'est à peu près la même chose) mais d'un pur classique. La pensée classique a plus d'alliés qu'on ne croit. Là-dessus, éteignons nos mes feux ; rien n'égale un long sommeil au fond d'une maison éloignée, toute endormie parmi les brumes...