Journal de Paul-Marie Coûteaux

"Une certaine Idée de la France et du monde"

La vertigineuse addition des délires du système des partis, de l'égotisme de notre bocal politique où se sont perdus, hélas, ceux qui ont tour à tour prétendu relever le drapeau, d'une longue suite de gouvernements nuls, de l'incurie de dirigeants qui n'ont de responsables que le nom et, par-dessus tout, de l'oubli par notre peuple de tout souci de lui-même, a créé autour de nous une situation certes douloureuse mais que la France a souvent connue : le chaos. Nous voici près de ce que Bainville appelait la "récurrente anarchie française", dont nous n'apercevons encore que les premiers prodromes. Ce n'est pas une raison pour croire que la France se meure. Qui connaît l'Histoire sait qu'elle en a vu d'autres, et que l'essentiel est toujours, et en dépit de tout, de faire vivre une idée de la France, et à travers elle une idée de la diversité et de la beauté du monde. Cette idée resurgira tôt ou tard : il suffit de la garder au coeur, de distinguer ce qui meurt et ce qui vit, de voir, de comprendre, de protéger la langue, et d'écrire. Voici la suite d'un journal que je tiens depuis 1992, dont j'ai déjà fait paraître des extraits dans un ouvrage, "Un petit séjour en France", ainsi que divers blogues-notes, "For intérieur" puis "Une certaine Idée"...


mardi 4 février 2014

Journal de campagne à Paris (janvier - mars 2014)


Jeudi 30 janvier 2014. – Ai rejoint hier à Poitiers Marine, qui donnait dans cette ville une conférence de presse, suivie d'un buffet, avant de rejoindre la Rochelle où elle tenait mitigne en fin de journée. Observé une fois encore son admirable énergie, et l'impeccable façon dont elle renvoyait la balle aux journalistes, dont les questions étaient presque toujours agressives, et formulées sur le ton idoine. On a l'impression que la carrière des journalistes locaux dépend de leur capacité à mettre Marine Le Pen en difficulté. Lors de la bousculade qui suivit, autour du buffet, j'eus le plus grand mal à lui présenter les militants du SIEL qui avaient fait le déplacement, et m'avaient demandé d'être là pour les aider à « faire la bise à Marine ». Tout cela fut très touchant, et bien fait pour me conforter dans l'idée que l'incarnation est bien le maître-mot de toute politique, et sans doute la clef du dernier avenir de la France comme puissance souveraine, tant peut faire de miracles le pouvoir charismatique...

     Dans le train qui me ramenait à Paris, lisant les actes d'un passionnant colloque qu'a organisé il y a quelques années l'ami Frédéric Rouvillois sur les partis (« Les Partis politiques et la Démocratie : inséparables ou incompatibles »), je tombe sur cette phrase du Général de Gaulle, citée par le professeur Michel Clapié, cet autre ami inestimable, dans une longue contribution sur le Rassemblement dans la pensée gaulliste : « Prétendre faire la France avec un parti, c'est une erreur grave, et prétendre représenter la France au nom d'un parti, c'est une erreur nationale impardonnable ». Ce fut dit le 15 décembre 1965, mais pourrait et devrait l'être tout aussi bien aujourd'hui. Dépasser les partis, y compris les mieux intentionnés, pour créer les conditions d'un véritable rassemblement national, voilà bien la grande question du jour...

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