Journal de Paul-Marie Coûteaux

"Une certaine Idée de la France et du monde"

La vertigineuse addition des délires du système des partis, de l'égotisme de notre bocal politique où se sont perdus, hélas, ceux qui ont tour à tour prétendu relever le drapeau, d'une longue suite de gouvernements nuls, de l'incurie de dirigeants qui n'ont de responsables que le nom et, par-dessus tout, de l'oubli par notre peuple de tout souci de lui-même, a créé autour de nous une situation certes douloureuse mais que la France a souvent connue : le chaos. Nous voici près de ce que Bainville appelait la "récurrente anarchie française", dont nous n'apercevons encore que les premiers prodromes. Ce n'est pas une raison pour croire que la France se meure. Qui connaît l'Histoire sait qu'elle en a vu d'autres, et que l'essentiel est toujours, et en dépit de tout, de faire vivre une idée de la France, et à travers elle une idée de la diversité et de la beauté du monde. Cette idée resurgira tôt ou tard : il suffit de la garder au coeur, de distinguer ce qui meurt et ce qui vit, de voir, de comprendre, de protéger la langue, et d'écrire. Voici la suite d'un journal que je tiens depuis 1992, dont j'ai déjà fait paraître des extraits dans un ouvrage, "Un petit séjour en France", ainsi que divers blogues-notes, "For intérieur" puis "Une certaine Idée"...


mercredi 5 février 2014

Journal de campagne à Paris (janvier - mars 2014)

Lundi 3 février 2014. – Contraste : il régnait hier sur Paris l'un de ces premiers soleils de février qui semblent toujours capables de recouvrir, seuls et d'un coup, tous les mauvais jours. La Manif pour Tous et ses vives couleurs eut droit à l'un de ces sourires du ciel, extraordinairement pur de bout en bout. La lumière était si bien accordée au défilé bon enfant et presque joyeux (et très nombreux, comme aux beaux jours de l'an dernier), que l'on se prenait à penser que, ténébreux et souvent torrentiel la semaine dernière pour le « Jour de Colère », il avait décidé d'épouser les humeurs de Paris

     Beaucoup d'amis et de mains tendues dans le cortège, que j'ai tour à tour suivi en plusieurs points pour en parcourir toutes les strates : ambiance de fête et, peut-être, de victoire tranquille, qui rend presque évidente, aujourd'hui, l'annonce par le Premier Ministre qu'il retire le dangereux projet de loi sur la famille. Les raisons de la reculade sont si sottes qu'elles en affaiblissent encore ce qui reste d'autorité dans l'Etat, et les récriminations des plus fanatiques des députés socialistes et écologistes, dépités de ce que le mariage homosexuel ne soit pas complété par ses attributs nécessaires, la procréation assistée et la  gestation pour autrui, montrent bien que, comme nous le disions mais comme tentait de cacher le pauvre M. Hollande, c'était bien de cela qu'il s'agissait, sous couvert d'une « loi famille »... Ah, comme tout est clair !

     Pour couronner l'heureuse journée, j'apprends cette autre victoire, plus silencieuse : Jacques Bompard a déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale une proposition de Loi qui relance le processus interrompu qui doit permettre la mise en œuvre du fameux article 68. C'était l'objectif de Béatrice Bourges et sa consoeur Josyane Solari, lesquelles ont mis ce soir un terme à leur jeûne. Je suis presque aussi soulagé qu'elles, et presque aussi heureux - mais leur bonheur est sans doute d'une autre nature.

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