Mercredi 12 février. – Ce que j'ai écrit ici
au sujet du RBM, en particulier le 7 et 8 de ce mois, a soulevé toutes sortes
de commentaires – signe, au moins, que l'on n'écrit pas pour rien... Un lecteur
me dit tout uniment que seul le Front National compte, que le RBM est inutile,
et le SIEL itou, que tout cela ne fait qu'embrouiller les esprits, et que,
même, « toutes les personnalités qui soutiennent Marine Le Pen sans être
au Front national ont le choix : soit ils entrent (au Front), soit ils
disparaissent du tapis » (sic). Tel était aussi le sens du message d'un
auditeur reçu tout à l'heure lors de mon émission du mercredi soir, message qui
faisait suite à l'entretien que j'ai eu en duplex avec la tête de liste RBM à Nancy, le jeune (23 ans) Pierre Ducarne qui expliquait pourquoi il
avait rejoint le SIEL, tandis que j'annonçais dans la foulée la création des
Jeunes du SIEL. « Encore une fois, écrit littéralement cet auditeur,
des microbes politiques rendent confuses des notions qui devraient être
claires. Ne nous dispersons pas : tous autour de Marine ! ».
Par libéralisme, j'ai accepté que ce message soit lu à
l'antenne, mais, hormis un court rappel que « les microbes politiques sont
aussi derrière Marine », je me suis abstenu de répondre sur le fond, d'une
part pour ne pas gêner l'une de mes invités, elle aussi tête de liste RBM dans
un département du Sud où je connais ses difficultés, d'autre part parce que la
question est si délicate que je ne veux répondre que « sine ira et
studio », sans colère et en raisonnant avec application.
Je tenais pour isolées quelques étranges
réactions au RBM que j'avais vues lors de ma campagne en Haute-Marne, où deux
(deux seuls) militants du Front déchiraient mes affiches parce qu'ils prenaient
ou feignaient de prendre le RBM pour un concurrent du FN – et de même quelques
autres affaires révélées ici ou là, que j'ai également voulu regarder comme des
réflexes d'arrière-garde. Mais hélas la controverse ne s'apaise pas, et je la
crois plus vive encore cette année : je le vois dans ma campagne à Paris, où
les candidats SIEL, et d'ailleurs toutes les têtes de liste qui ne sont pas
membres du FN, ont grand mal à être présentées comme candidats RBM afin
d'afficher une ouverture, pourtant indispensable à Paris : je l'avais vu hier
au soir aussi, lors de mon premier « café politique », au « parloir
chrétien » de la rue du Vieux Colombier, où le débat a beaucoup roulé sur
l'articulation FN/RBM.
Il me faut donc y revenir – à quoi je vais
m'employer demain car il se fait tard ; il faut enfin éclaircir ce qui doit
l'être et qui tient en une seule phrase : Marine Le Pen est le cœur de la
seule entreprise de restauration politique qui reste à la France, et
celle-ci passe par la construction d'une majorité de gouvernement, à quoi le
Front National ne suffira pas seul...
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