Un rapport remis la semaine dernière au Premier ministre par un certain Thierry Thuot, conseiller d'Etat, annonce que, la France étant selon lui « irréversiblement multiculturelle », il ne faut désormais plus parler d'intégration – mot que l'auteur juge « handicapologoque » – sic!. Faudrait-il suggérer de garder ce mot, malgré tout, pour désigner l'intégration des habitants qui se veulent Français et tenteraient de le rester ? Quand bien les tempêtes habituelles aux sociétés multiculturelles se déchaîneront-elles de plus en plus, comme on le voit tout alentours, j'aimerais que cette question ne se pose jamais ici, au coeur de Paris ; et persiste à croire, contre le réflexe commun, que, nulle marée n'étant irréversible, il faut persister dans « l'être français », maintenir, offrir encore et encore le modèle aussi préservé que possible d'une ville qui serait, au sens que je ne crains pas de dire identitaire, exemplairement française, justement offerte au monde parce qu'elle se veut toujours plus elle-même. En somme tenir, tenir, tenir. Je ne vois pas d'autre programme.
Journal de Paul-Marie Coûteaux
"Une certaine Idée de la France et du monde"
La vertigineuse addition des délires du système des partis, de l'égotisme de notre bocal politique où se sont perdus, hélas, ceux qui ont tour à tour prétendu relever le drapeau, d'une longue suite de gouvernements nuls, de l'incurie de dirigeants qui n'ont de responsables que le nom et, par-dessus tout, de l'oubli par notre peuple de tout souci de lui-même, a créé autour de nous une situation certes douloureuse mais que la France a souvent connue : le chaos. Nous voici près de ce que Bainville appelait la "récurrente anarchie française", dont nous n'apercevons encore que les premiers prodromes. Ce n'est pas une raison pour croire que la France se meure. Qui connaît l'Histoire sait qu'elle en a vu d'autres, et que l'essentiel est toujours, et en dépit de tout, de faire vivre une idée de la France, et à travers elle une idée de la diversité et de la beauté du monde. Cette idée resurgira tôt ou tard : il suffit de la garder au coeur, de distinguer ce qui meurt et ce qui vit, de voir, de comprendre, de protéger la langue, et d'écrire. Voici la suite d'un journal que je tiens depuis 1992, dont j'ai déjà fait paraître des extraits dans un ouvrage, "Un petit séjour en France", ainsi que divers blogues-notes, "For intérieur" puis "Une certaine Idée"...
dimanche 12 janvier 2014
Journal de campagne à Paris (janvier - mars 2014)
Un rapport remis la semaine dernière au Premier ministre par un certain Thierry Thuot, conseiller d'Etat, annonce que, la France étant selon lui « irréversiblement multiculturelle », il ne faut désormais plus parler d'intégration – mot que l'auteur juge « handicapologoque » – sic!. Faudrait-il suggérer de garder ce mot, malgré tout, pour désigner l'intégration des habitants qui se veulent Français et tenteraient de le rester ? Quand bien les tempêtes habituelles aux sociétés multiculturelles se déchaîneront-elles de plus en plus, comme on le voit tout alentours, j'aimerais que cette question ne se pose jamais ici, au coeur de Paris ; et persiste à croire, contre le réflexe commun, que, nulle marée n'étant irréversible, il faut persister dans « l'être français », maintenir, offrir encore et encore le modèle aussi préservé que possible d'une ville qui serait, au sens que je ne crains pas de dire identitaire, exemplairement française, justement offerte au monde parce qu'elle se veut toujours plus elle-même. En somme tenir, tenir, tenir. Je ne vois pas d'autre programme.
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