Journal de Paul-Marie Coûteaux

"Une certaine Idée de la France et du monde"

La vertigineuse addition des délires du système des partis, de l'égotisme de notre bocal politique où se sont perdus, hélas, ceux qui ont tour à tour prétendu relever le drapeau, d'une longue suite de gouvernements nuls, de l'incurie de dirigeants qui n'ont de responsables que le nom et, par-dessus tout, de l'oubli par notre peuple de tout souci de lui-même, a créé autour de nous une situation certes douloureuse mais que la France a souvent connue : le chaos. Nous voici près de ce que Bainville appelait la "récurrente anarchie française", dont nous n'apercevons encore que les premiers prodromes. Ce n'est pas une raison pour croire que la France se meure. Qui connaît l'Histoire sait qu'elle en a vu d'autres, et que l'essentiel est toujours, et en dépit de tout, de faire vivre une idée de la France, et à travers elle une idée de la diversité et de la beauté du monde. Cette idée resurgira tôt ou tard : il suffit de la garder au coeur, de distinguer ce qui meurt et ce qui vit, de voir, de comprendre, de protéger la langue, et d'écrire. Voici la suite d'un journal que je tiens depuis 1992, dont j'ai déjà fait paraître des extraits dans un ouvrage, "Un petit séjour en France", ainsi que divers blogues-notes, "For intérieur" puis "Une certaine Idée"...


mardi 28 janvier 2014

Journal de campagne à Paris (janvier - mars 2014)

Vendredi 24 janvier 2014. – ... Et toujours des cambriolages de commerçants, bijoutiers, pharmaciens, marchands de luxe, etc. Un concessionnaire dit « moto et mécano » a été cambriolé 54 fois en 28 ans d'exercice, et le rythme des cambriolages s'accélère. Le prix des primes d'assurances s'envole, les frais de gardiennage aussi, les magasins finissent pas fermer. Vers où Paris glisse-t-il ?

     Je crois très juste l'invocation à la tolérance zéro inscrite sur notre programme ; mais l'exigence est sévère, là aussi. J'y songeais tout à l'heure en traversant mon cher Pont des Arts, que je vois saccagé et mis en danger, par l'incroyable accumulation de cadenas que s'autorisent  à fixer sur les rambardes des amoureux qui ne sont certes pas des amoureux de Paris et de sa rigueur classique – et qui, tout amoureux soient-ils, ou singeurs d'amour, en oublient la loi sur la dégradation de biens publics, que nos polices n'ont pas l'air de songer à faire respecter. C'est au point que, pour conjurer ces sinistres cadenas, qui enlaidissent et dénaturent ce lieu en l'engloutissant sous le festivisme que dénonçait si drôlement Philippe Muray (j'imagine la pochade qu'il pourrait en écrire...), il faudrait très vite changer les rambardes  - ou bien un jour ou l'autre  fermer le plus joli pont de Paris...



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