Bien trop nombreuses visites, depuis la parution de
l' « annonce »... Du coup, ce journal prend du retard. Mais que
dire quand il y a tant à dire, chaque jour et presque chaque heure ? Et quand
tout ce que j'ai écrit nécessite d'être relu, précisé, complété ?
Relisant mon « entrée »
d'avant-hier, je m'étonne d'avoir écrit que toute la classe politique française
me paraissait nulle. Et pourtant, c'est bel et bien ce que je pense ; je crois
même, à présent, que la France ne compte plus aujourd'hui un seul homme d'État
digne de ce nom.
Je le vois de mieux en mieux : ce
fut par désespoir que j'ai soutenu en 2012 Marine Le Pen ; je lui trouvais une
fraîcheur, une liberté de pensée, de ton et d'initiative plus grande qu'elle
n'en avait vraiment. Et c'est sans doute à tort que j'ai espéré (ce sera bien
là mon dernier espoir politique...) que son élection voici presque quatre
ans, à la tête du FN (dont elle voulait, m'avait-elle dit à plusieurs
reprises, changer le nom), lui permettrait de changer ce parti de fond en
comble, puis de le transcender pour réunir tous les morceaux épars de la droite
nationale, tandis que celle-ci, après la défaite de Nicolas Sarkozy et les
interminables avanies de l'UMP, dérivait sans programme, sans paradigme
rassembleur, et surtout sans chef. Le SIEL devait l'y aider, tête chercheuse de
ce rassemblement qui était bien la dernière chance de redresser la France.
Hélas, hélas, hélas!, Marine et son
inspirateur Philippot ont fait tout le contraire, rejetant en bloc toutes les
droites qui n'étaient pas intégrables dans Le Parti, le
« dédroitisant » même, l'enfermant dans une rhétorique « ni
droite ni gauche » qui l'a privé de tout partenaire, donc de toute chance
d'accéder un jour au pouvoir, et plus encore de l'exercer ; et le rejetant
finalement dans les vieilles ornières « anti-Système » de l'extrême
droite la plus banale. De cette salutaire stratégie « union des
droites », il m'a bien fallu faire mon deuil, et depuis je ne vois plus,
plus du tout, ce qui peut empêcher la France de rouler au chaos...
En somme, c'était pour moi (et
c'est encore pour beaucoup de bonnes personnes) Marine comme dernière chance d'éviter
l'inévitable, en somme « Marine ou rien », « Marine ou le
Chaos ». Or, l'esprit ne pense pas que ce puisse être le rien qui gagne :
pourtant, c'est finalement ce qui va arriver : Rien, c'est-à-dire le Chaos,
lequel me semble désormais inévitable, en sorte qu'il n'y a pas mieux à faire
que vendre ce que l'on possède pour s'en aller vivre calmement à la campagne
« regarder dans le vide immense l'irrémédiable s'accomplir », comme
disait je ne sais plus qui – Lucain ? Virgile ? Et guetter les lumières
qui s'allument dans la grisaille, et qui annoncent peut-être, après les
froidures de l'hiver français, un printemps qui puisse lui aussi être
français...
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