Journal de Paul-Marie Coûteaux

"Une certaine Idée de la France et du monde"

La vertigineuse addition des délires du système des partis, de l'égotisme de notre bocal politique où se sont perdus, hélas, ceux qui ont tour à tour prétendu relever le drapeau, d'une longue suite de gouvernements nuls, de l'incurie de dirigeants qui n'ont de responsables que le nom et, par-dessus tout, de l'oubli par notre peuple de tout souci de lui-même, a créé autour de nous une situation certes douloureuse mais que la France a souvent connue : le chaos. Nous voici près de ce que Bainville appelait la "récurrente anarchie française", dont nous n'apercevons encore que les premiers prodromes. Ce n'est pas une raison pour croire que la France se meure. Qui connaît l'Histoire sait qu'elle en a vu d'autres, et que l'essentiel est toujours, et en dépit de tout, de faire vivre une idée de la France, et à travers elle une idée de la diversité et de la beauté du monde. Cette idée resurgira tôt ou tard : il suffit de la garder au coeur, de distinguer ce qui meurt et ce qui vit, de voir, de comprendre, de protéger la langue, et d'écrire. Voici la suite d'un journal que je tiens depuis 1992, dont j'ai déjà fait paraître des extraits dans un ouvrage, "Un petit séjour en France", ainsi que divers blogues-notes, "For intérieur" puis "Une certaine Idée"...


lundi 10 février 2014

Journal de campagne à Paris (janvier - mars 2014)

Samedi 8 février 2014. – Comme j'ai promis la parité sur ma liste du VIe, entre les membres du FN d'une part, d'autre part les membres du SIEL ou « personnalités extérieures », il me faut encore, pour pouvoir la boucler définitivement, deux ou trois militants du Front. Pensant que l'engagement des jeunes doit être encouragé, j'ai sélectionné un artisan de 23 ans avec lequel j'ai pris rendez-vous hier, en fin d'après-midi, au « Danton ».

     Voici en substance notre conversation :
Moi : Je suis la tête de liste RBM dans le VIe, j'aimerais que vous figuriez parmi les candidats de la liste.
Lui : je ne peux pas, je suis  membre du Front National.
Interloqué, j'explique que je constitue une liste du RBM, lequel est en fait une alliance. J'obtiens alors cette objection catégorique :
- Attention, moi, je suis comme Jean-Marie le Pen : une alliance, c'est toujours plus ou moins une compromission. Il faut une liste du Front national pure et c'est tout.
Gardant mon calme, je fais valoir que, selon toute vraisemblance, comme selon l'histoire, et la Vème République elle-même, on ne peut envisager que le FN atteigne jamais, seul, une majorité.
Lui : Si, on y arrivera ! D'ailleurs, au parti, on recrute énormément.
« Au parti » ! Un instant, j'ai pensé au parti communiste –qui avait 800 000 adhérents, dix fois plus que le FN (surtout à la Libération où, par une curieuse ironie de l'Histoire de France, les communistes s'appelaient justement « Front National »...) sans pour autant parvenir à gouverner la France, ni sans doute le vouloir.
J'ai laissé tomber la conversation. Par chance, le garçon passait près de notre table. J'ai pu payer rapidement, et partir.

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